Barack Obama n'a pas attendu pour célébrer la bonne nouvelle : moins de deux heures après l'annonce de l'accord conclu à Genève, le président américain était devant les caméras, pour se féliciter d'avoir «ouvert un nouveau chemin vers un monde plus sûr». Obama a de bonnes raisons de se réjouir de cette percée, qui vient récompenser cinq années d'efforts diplomatiques jusqu'alors peu fructueux et très critiqués. Le compromis tombe aussi à pic, au moment où il traverse une très mauvaise passe intérieure, avec le lancement raté de sa réforme de la santé.
Pour les plus optimistes à Washington, Barack Obama pourrait inaugurer avec cet accord «historique» un rééquilibrage de la diplomatie américaine au Moyen-Orient. Beaucoup d'experts, comme Vali Nasr, ancien conseiller de l'administration Obama, soulignaient depuis longtemps que les Etats-Unis ont aujourd'hui plus d'intérêts objectifs communs dans la région avec l'Iran qu'avec des partenaires anciens comme l'Arabie Saoudite et les autres monarchies du Golfe. L'Iran détient des clés essentielles de tous les conflits et crises qui intéressent l'Amérique dans la région, que ce soit en Syrie, au Liban, en Irak ou en Afghanistan. «En Syrie, les Iraniens et les Américains ont un objectif commun : ils ne veulent pas qu'un régime extrémiste sunnite y prenne le pouvoir, rappelle Geneive Abdo, chercheuse au Stimson Center à Washington. Pour la suite des négociations, il est probable que l'Iran et les Etats-Uni