Menu
Libération
Récit

Captives de Londres : une soumission sans retenue

Article réservé aux abonnés
Les trois femmes, dont la libération a été révélée il y a cinq jours, n’auraient pas été enfermées, mais vivaient sous l’emprise mentale du couple.
A Lambeth, au sud de Londres. (Photo Ben Stansall. AFP)
publié le 24 novembre 2013 à 20h16

Il n'y a pas de traces tangibles. Pas de chaînes, de geôle dissimulée dans une cave ou un grenier, de fouets ou de cadenas. Les trois femmes, maintenues en esclavage dans un banal appartement de Londres pendant plus de trente ans, ont été retenues prisonnières par des «menottes invisibles». Cinq jours après la révélation de leur libération, qui a en fait eu lieu le 25 octobre, une image complexe commence à se dessiner.

Les trois femmes, une Malaisienne de 69 ans, une Irlandaise de 57 ans et une Britannique de 30 ans, semblent avoir été soumises à un lavage de cerveau, les maintenant en état de soumission mentale auprès d’un couple non marié, un homme d’origine indienne et une femme d’origine tanzanienne, tous deux âgés de 67 ans et arrivés au Royaume-Uni dans les années 60.

«Idéologie». «Nous pensons que des abus physiques et mentaux ont été au cœur de la vie des trois victimes», a indiqué le commandant Steve Rodhouse de Scotland Yard, mais l'enquête «prendra un temps considérable». Les deux victimes les plus âgées auraient rencontré leurs bourreaux lors de réunions politiques d'inspiration marxiste dans les années 60. «Ils semblent avoir partagé initialement la même idéologie», avancent les enquêteurs. Cela les aurait conduits à décider de vivre ensemble dans une forme de «communauté». Le couple de suspects avait d'ailleurs été arrêté, dans les années 70, probablement en raison de ces affiliati