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De notre envoyé spécial

Mali : les législatives hantées par Kidal

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A la sortie des urnes hier à Bamako, le rôle de Paris et la question touareg agitaient les votants.
Un Malien vote pour les législatives, le 24 novembre 2013 à Bamako (Photo Habibou Kouyaté. AFP)
publié le 24 novembre 2013 à 19h56

Deux vers sont inscrits sur le tableau noir du bureau 6 du lycée Mamadou Sarr, Commune IV de Bamako : «Tous les souvenirs de naguère. O mes amis partis en guerre.»Quatre gendarmes sécurisent l'accès des dix bureaux de vote aux législatives. Au bureau 6, 646 inscrits affichés au mur avec nom, âge, qualité. A 10 h 30, 11 électeurs s'étaient présentés pour voter pour l'une des 14 listes, dont la moitié constituée d'alliances. Alors que l'AFP relate des incidents survenus vers Tombouctou hier, notamment des vols d'urnes, Louis Michel, chef de la mission d'observation de l'UE, s'avance et dit : «Aucune élection n'est parfaite, mais nous sommes dans le retour vertueux de la démocratie.»

«Majorité». Adama Koné, 44 ans, professeur d'anglais, qui a voté pour la liste d'Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le RPM, maugrée : «Je donne ma voix à un candidat dont j'ignore tout mais je tiens à soutenir le Président. J'espère qu'il aura une majorité à l'Assemblée pour dire son fait à la France qui, après nous avoir libérés, nous entrave et nous place dans une situation de dépendance.» Et lâche ce qu'il pense être sa leçon de vérité, trop longtemps contenue : «La colère des Maliens est sourde pour le moment, mais si la région de Kidal n'est pas libérée très vite, la France en portera la responsabilité.»

Bureau 10 du même lycée. Goussou Traoré a tenu à faire «son devoir». A 63 ans, ancien cadre dans un établissement ba