De manière totalement inattendue, un candidat de la droite la plus extrême a été élu gouverneur de région, hier en Slovaquie. C’est même un plébiscite pour Marian Kotleba, ancien professeur de 36 ans, crâne rasé et fine moustache, puisqu’en obtenant 55,6% des voix à Banska Bytrica (centre), son fief touché par un chômage de masse, il a presque triplé son score par rapport au premier tour, faisant voler en éclats le cordon sanitaire établi par l’ensemble de la classe politique, qui soutenait bruyamment son challenger républicain sortant de gauche.
L’athlète en kaki porte souvent l’uniforme fasciste, a ouvertement nié l’Holocauste il y a quelques années et marche volontiers au pas de l’oie. En 2006, la Cour suprême avait interdit son premier parti, arguant d’un réel danger pour la démocratie. Et les analystes politiques sont unanimes : ils voient dans son succès spectaculaire la conséquence directe de la légitimation accordée aux nationalistes par le Premier ministre socialiste actuel, Robert Fico, qui n’avait pas hésité, en 2006, à former un gouvernement avec deux partis controversés, l’un d’extrême droite, l’autre populiste. Depuis, leurs leaders, Vladimír Meciar et Jan Slota, sont tombés dans les oubliettes… Mais ils ont bien vite été remplacés par un jeune loup plus radical encore.
Cette élection est celle du petit frère local des Grecs d'Aube dorée ou des Hongrois du Jobbik, et c'est un séisme pour la Slovaquie, mais aussi pour le reste du continent, car rarement personnage