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Libération
Reportage

Au Venezuela, le pari de la «commune»

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Autofinancement, compétences élargies… Caracas renforce les conseils de quartier, structures contrôlées par le Parti socialiste.
publié le 25 novembre 2013 à 19h56

A deux semaines d'élections municipales cruciales pour l'avenir de la révolution, le gouvernement vénézuélien ne connaît pas le repos. Alors qu'il ferraille d'un côté contre «les spéculateurs» et ce qu'il appelle la «guerre économique», le Président, Nicolás Maduro, cherche de l'autre à relancer la «construction du socialisme par le bas». Les communes, sortes de conseils de quartier aux pouvoirs élargis, deviennent ainsi le fer de lance de la révolution.

«Avec la Misión Barrio Nuevo Barrio Tricolor - créée en octobre -, il ne s'agit plus seulement de donner de l'argent aux communautés mais de transformer le citoyen pour qu'il devienne réellement maître de son quartier», explique Bienmei Ramon Mendoza, chargée des finances de la commune Tita, à Cotiza, un quartier pauvre de Caracas. «Avant, les associations de voisins n'avaient pas de personnalité juridique et ne pouvaient pas gérer de ressources», continue la retraitée, qui passe toutes ses journées à défendre des projets auprès de l'Etat et de la municipalité de Caracas. Nouveaux logements antisismiques, ramassage des poubelles, les idées ne manquent pas. En 2013, la Tita, qui regroupe 13 conseils communaux dans un secteur de 22 000 habitants, a géré un budget de 100 millions de bolivars, soit environ 12 millions d'euros. Une somme conséquente pour un conseil de quartier.

Eaux usées. Depuis leur création au milieu des années 2000, les communes