De nouvelles manifestations ont lieu ce lundi en Ukraine après l’important rassemblement qui s’est tenu dimanche. L’opposition, plusieurs partis confondus, s’insurge contre le rejet par le gouvernement de Viktor Ianoukovitch de l’accord d’association avec l’Union européenne, qui était sur le point d’être signé après des années de négociations. Un nouveau coup de frein dans les relations entre Kiev et Bruxelles, en dents de scie depuis son indépendance de l’Ukraine en 1991.
Pourquoi ça coince ?
Le gouvernement ukrainien a tout à coup décidé, jeudi, de «suspendre» les négociations sur l'accord d'association avec l'UE qui devait être signé à la fin de cette semaine à Vilnius lors du Partenariat oriental de l'Union européenne, projet lancé en 2009 pour tenter de stabiliser six anciennes républiques soviétiques (outre l'Ukraine: la Géorgie, la Moldavie, la Biélorussie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan). Cet accord, dans les tuyaux depuis 2008, prévoyait notamment la création d'une zone de libre-échange, donc des débouchés commerciaux potentiels pour l'Ukraine. En échange, l'UE lui réclame un certain nombre de réformes judiciaires et démocratiques. Il ne s'agit pas de l'ouverture d'un processus d'adhésion à l'UE, mais d'une étape importante dans les relations entre Bruxelles et Kiev.
«C'est l'un des accords les plus ambitieux jamais négocié entre l'Union européenne et un partenaire extérieur», explique Emmanuelle Armandon, politologue au Centre de recherches Europe-Eurasie de l'Inalco. «