Une entreprise peut-elle délibérément priver ses employées d’un libre accès à la pilule du lendemain, via leur contrat d’assurance maladie, au nom de la liberté de religion ? La Cour suprême américaine étudiera mardi l’opportunité de se saisir de ce dossier. Les neuf sages doivent dire, probablement dès mardi, s’ils se saisissent d’un recours de l’administration Obama, qui conteste le refus d’une chaîne de magasins de décoration intérieure de souscrire une couverture santé pour certaines méthodes contraceptives.
Hobby Lobby Stores, une chaîne familiale de magasins dont le siège est en Oklahoma (sud), est fermé le dimanche, jour du Seigneur, ce qui est très exceptionnel aux Etats-Unis. Elle «rend grâce à Dieu» pour sa réussite, et «gère ses activités en accord avec les principes bibliques», selon son site internet. Rejoint ici par une librairie religieuse Mardel, Hobby Lobby a refusé de se plier aux exigences de la loi sur l'assurance maladie de Barack Obama, et de fournir une couverture santé pour quatre méthodes de contraception (deux pilules abortives et deux types de stérilet), sous peine de devoir payer une amende prévue par la loi.
La chaîne ne conteste pas les autres moyens agréés au niveau fédéral - pilules contraceptives, diaphragmes et autres préservatifs -, mais refuse ces quatre méthodes qu'il trouve comparables à l'avortement et considère que leur couverture obligatoire «viole les valeurs religieuses qu'elle tente chaque jour d'appliquer».