«On va rester jusqu'au bout. Il ne s'agit pas de quelques nuits dans le froid, mais bien de ce qu'on va faire de notre vie !» Le sourire béat, Taras, jeune étudiant à l'université Chevtchenko de Kiev, agite avec ferveur un drapeau géant bleu étoilé, exhibant le trident, symbole national ukrainien, en son centre. La scène a un air de déjà-vu sur Maidan Nezalezhnosti, la place de l'indépendance, lieu emblématique de la révolution orange de 2004. Au sixième jour de «l'Euromaidan», cette mobilisation citoyenne en faveur d'une intégration à l'Europe, les étudiants de plusieurs universités se sont mis en grève. Et ils appellent, via les réseaux sociaux, à un mouvement national dès aujourd'hui. Nombre d'entre eux ont déjà passé les dernières nuits sur la place. «La police nous bouscule de temps en temps, soi-disant pour installer un marché de Noël, mais on s'accroche.» Dans la foule, un slogan se répète en boucle, «Ukraine unie, Ukraine avec l'Europe». Non loin de là, d'autres agitent une pancarte : «Ukrainiens, unissez-vous, mais pas avec les Russes !»
Des participants affluent d’autres régions d’Ukraine, tandis que les occupations citoyennes se multiplient à travers le pays. A Lviv, dans l’ouest, malgré une neige précoce, la mobilisation réunit quotidiennement des milliers de personnes, avec la bénédiction du maire, Andriy Sadovy (indépendant des partis politiques).
«On s'organise. On a de la nourriture, on a des couvertures, de la musique. J