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La libéralisation n’a plus les faveurs de l’Allemagne

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Prostitution : faut-il pénaliser les clients ?dossier
Très contestée, la loi de 2002 sur la prostitution pourrait avoir vécu.
publié le 26 novembre 2013 à 21h46

Nulle part en Europe la législation sur la prostitution n’est aussi libérale qu’en Allemagne. Mais peut-être plus pour longtemps. Dans le cadre des négociations en vue de former un gouvernement, la CDU et le SPD entendent encadrer plus strictement la pratique du sexe tarifé pour remédier aux excès liés à la loi libérale de 2002. Petit retour en arrière : depuis trois ans au sein du gouvernement Schröder, les sociaux-démocrates et les Verts entreprennent en 2001 de légaliser la prostitution. Le pas est censé permettre aux «travailleuses du sexe» de poursuivre en justice un client mauvais payeur et de cotiser aux caisses retraite et maladie comme les autres salariés.

Gigantesques. Douze ans plus tard, le bilan de la libéralisation est plutôt contesté. La loi, assurent ses détracteurs, a ouvert les vannes à de nombreux abus et aurait manqué ses objectifs. Seuls 44 prostitués (dont 40 femmes) sont officiellement enregistrés comme travailleurs du sexe auprès des organismes sociaux, alors que le chiffre d'affaires est estimé à 14,6 milliards d'euros par an. De nouvelles formes de maisons closes ont fleuri un peu partout en République fédérale : des établissements gigantesques, comptant plusieurs dizaines de prostituées, ouverts 24 heures sur 24 et offrant, côte à côte, activités de «bien-être» et sexe «à volonté». Ces établissements sont peu contrôlés : il est devenu difficile aux policiers, comme aux services sanitaires, de m