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analyse

Moscou au centre du jeu entre Kiev et Bruxelles

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Le «non» de l’Ukraine à l’accord qu’elle devait signer demain avec l’UE pourrait s’expliquer par des pressions de la Russie.
La police ukrainienne protège les abords du siège du gouvernement à Kiev tandis que l'opposition pro-européenne manifeste encore lundi contre le rejet d'un accord d'association avec l'UE, le 25 novembre. (Photo Sergueï Supinsky. AFP)
publié le 26 novembre 2013 à 21h36

Manifestations et contre-manifestations, les plus importantes depuis la révolution orange de 2004,se poursuivent à Kiev pour la troisième journée consécutive (lire ci-contre) : le «non» de Kiev à l'accord d'association qu'il devait signer demain avec l'Union européenne n'en finit plus de faire des vagues. Mais est-ce un «non» définitif et un «oui» à l'Union douanière eurasienne, que Moscou - qui a joué de toutes ses armes, du chantage à la séduction - ne peut réellement mettre en place de façon crédible sans la participation de ce grand voisin ? Il est sans doute trop tôt pour le dire, car dans ce «ménage à trois» l'Ukraine, un pays de 45,6 millions d'habitants, géographiquement coincé entre l'Est et l'Ouest, n'a réellement qu'une seule solution gagnante : un jeu de bascule destiné à faire monter les enchères.

L'UE ne s'y trompe pas. Lundi, elle a encore rappelé que l'accord était «toujours sur la table». Mais ne compte plus renverser la vapeur avant le sommet sur le Partenariat oriental, qui s'ouvre demain à Vilnius, capitale de la Lituanie. Ce sommet, auquel assistera le président ukrainien, n'aura donc pas l'importance historique que les diplomates européens auraient voulu lui donner. Alors que l'Arménie a déjà cédé aux pressions russes, que la Moldavie est à son tour sous le feu de Moscou, les Européens savent que, sans l'Ukraine, ce Partenariat oriental réduit à la seule Géorgie, qui paraphera à Vilnius son propre accord d'association, paraît aussi peu