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Décryptage

Coalition en Allemagne : la base du SPD tient la clé

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Poignée de main entre Horst Seehofer (CSU) et Sigmar Gabriel (SPD) à Berlin, sous l'œil d'Angela Merkel, mercredi. (Photo Fabrizio Bensch. Reuters)
publié le 27 novembre 2013 à 21h16

L’accord de coalition conclu hier à Berlin entre l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD) marque un virage à gauche par rapport à la politique libérale du précédent gouvernement d’Angela Merkel.

Qu’a obtenu le SPD ?

A première vue, les sociaux-démocrates sont les grands vainqueurs des négociations avec l’instauration d’un salaire minimum de 8,50 euros brut de l’heure, la reconnaissance de la double nationalité pour les enfants d’étrangers nés en Allemagne et l’assouplissement de la retraite à 67 ans. Les salariés à faible revenu ayant cotisé quarante-cinq années auront la possibilité de prendre un départ anticipé, à 63 ans, sans pénalité financière. Face à ces mesures phares, et très populaires, obtenues par les sociaux-démocrates, la CDU fait pâle figure. Les chrétiens-démocrates ont notamment imposé la promesse d’Angela Merkel de ne pas augmenter les impôts, ni pour financer davantage de dépenses d’infrastructures ni pour lutter contre les inégalités. La CSU bavaroise a, pour sa part, obtenu une concession importante dans le seul débat régional, avec l’instauration d’une vignette autoroutière, neutre pour le contribuable allemand, et payée par les seuls conducteurs étrangers. La chancelière Merkel n’avait guère le choix : laminé par sa participation au précédent gouvernement de «grande coalition» (2005-2009), le SPD était décidé à monnayer chèrement sa présence à une équipe dirigée par Merkel. Fin tacticien,