Ce n’était bien entendu pas une coïncidence. Au lendemain de l’annonce par le Premier ministre britannique, David Cameron, de mesures de durcissement des conditions d’accès des nouveaux immigrés en provenance de l’Union européenne, les dernières statistiques, publiées hier, l’ont sans aucun doute réconforté. Si l’immigration en général a légèrement baissé au cours de la dernière année, s’élevant à un peu plus d’un demi-million de personnes, le nombre d’arrivants en provenance de l’UE a augmenté avec la venue, entre juin 2012 et juin 2013, de 183 000 citoyens européens, selon l’Office for National Statistics (ONS).
starting-blocks. Les arrivées les plus nombreuses venaient de pays d'Europe du Sud (Espagne, Portugal et Grèce) pour des raisons économiques évidentes. En revanche, alors que les mesures annoncées hier concernaient les «nouveaux» Européens, à savoir les Bulgares et Roumains, à compter du 1er janvier, l'immigration en provenance de ces pays n'a pas connu d'augmentation significative. Pourtant Cameron joue sur la crainte d'un déferlement venant de Roumanie et de Bulgarie, Etats qui vont bénéficier de la libre circulation au sein de l'UE. Cette crainte est, depuis des mois, complaisamment relayée par une presse à majorité europhobe, mais n'est absolument pas confortée par la moindre étude statistique.
Deux chercheurs, Christian Dustmann (University College London) et Tommaso Frattini (Université de Milan), ont ainsi publi