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Libération
Libé 2053

«Au XXIIe siècle, un habitant sur deux vivra en Afrique»

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La population est un facteur primordial de l’économie : le Nigeria est la 6e puissance mondiale et le Japon s’ouvre à l’immigration, selon le démographe Gilles Pison. Et, désormais, les couples préfèrent avoir des filles.
publié le 29 novembre 2013 à 17h06

Cet article d'actualité-fiction a été publié dans notre édition spéciale «Libération en 2053», à l'occasion des 40 ans du journal.

Démographe à l'Institut national d'études démographiques (Ined), dont il est le rédacteur en chef de la revue Population et sociétés, Gilles Pison dresse le tableau d'une planète profondément bouleversée en ce milieu de XXIe siècle par des évolutions déjà largement prévisibles (1). Avec un Japon en pleine décroissance démographique, un Nigeria qui explose et la compétition féroce à laquelle se livrent les grandes puissances pour attirer une immigration qualifiée, c'est un monde radicalement nouveau qui a émergé.

La population de la planète va-t-elle continuer à croître dans les prochaines années ?

C’est en 2051, il y a deux ans, que la population mondiale a franchi le seuil de 9,5 milliards d’habitants. Depuis deux cent cinquante ans, elle ne cesse de croître. En 1800, nous n’étions qu’un milliard d’êtres humains sur la planète. Elle a donc été multipliée par presque dix en deux siècles et demi. Et elle va continuer de croître, pour atteindre peut-être 10 ou 11 milliards d’ici la fin du siècle, en 2100.

Comment expliquer cette croissance ininterrompue ?

Par l'excédent des naissances sur les décès : il y a aujourd'hui sur la planète une fois et demie plus de naissances que de décès. Cet excédent ne date pas d'hier, il a commencé au début du XIXe siècle, en Europe et en Amérique du Nord. Lorsque la mortalité a commencé à baisser dans ces régions, marquant les débuts