Cet article d'actualité-fiction a été publié dans notre édition spéciale «Libération en 2053», à l'occasion des 40 ans du journal.
Ce n’est pas un hasard si, juste avant de démissionner la semaine dernière, celui qui restera comme le dernier secrétaire général du Parti communiste chinois, M. Zu, a dû faire appel au Fonds mondial de solidarité (FMS) dont on fête aujourd’hui en cette année 2053 les 20 ans. Après les Etats-Unis et la Russie, c’est donc la Chine qui doit reconnaître qu’aucun pays n’est assez puissant pour faire face à des catastrophes qui ne sont jamais seulement naturelles, ni techniques, mais toujours aussi politiques et sociales, on devrait même dire morales. Or, c’est sur ce triple plan que se situe depuis sa création l’action du FMS (dont le premier directeur général, Martin Hirsch, vient de célébrer ses 90 ans), rejoignant ainsi le principe même de la solidarité.
C’est, on s’en souvient, lors de la catastrophe de San Andreas (du nom de la faille sismique, près de Los Angeles) en janvier 2033, que l’idée du FMS s’est imposée. Il y eut d’abord la tentation du black-out et de s’en tenir à l’urgence, ce qui pouvait se comprendre. L’ampleur des dégâts, immense même au regard des premières catastrophes du siècle et de la puissance des Etats-Unis, demandait le recours aux militaires, ainsi qu’une solidarité humanitaire venue du monde entier. Mais l’intensité de l’urgence exi