Cet article d'actualité-fiction a été publié dans notre édition spéciale «Libération en 2053», à l'occasion des 40 ans du journal.
Quelque chose dans l’air a changé. Le voyageur, après un vol sans bruit dans un cocon qui glisse par dessus le Pôle Nord, atterrit à New L.A., la nouvelle Cité des Anges, vingt ans après le «Big One», le mégaséisme qui a frappé le ville en 2033. Vingt ans, c’est court pour faire renaître une mégalopole construite en un siècle.
L’aéroport cauchemardesque où il fallait des heures pour franchir les sauts d’obstacle de sécurité et de contrôles a été englouti par la vague géante qui a suivi le Big One, - en même temps que les palais sur pilotis des milliardaires hollywoodiens au-dessus des plages de Malibu.
On surfe sur les tapis qui emmènent en quelques minutes vers la sortie de l’aéroport. Bien sûr, les douaniers ne sont plus là. A quoi servaient les frontières ? Depuis qu’on est aussi bien au Mexique qu’en Californie, les Latinos ne se précipitent plus vers l’Amérique. Et comme l’Asie est plus attractive que les Etats-Unis, ce sont les Américains qui vont s’installer de l’autre côté du Pacifique. L’immigration dans tous les sens.
Dehors, on respire. L’air sans nuage et sans fog, on se croirait à Hawaï. Et tous les voyageurs empruntent l’un des milliers de trams qui sillonnent Los Angeles en montant et descendant les collines. Ils sont à deux entrées. L’une, à l’