Yang-moo et Eui-yeon soufflent enfin. Le mois dernier, les deux jeunes ont passé leur «suneung», l'examen d'entrée à l'université. En attendant de démarrer leur vie d'étudiants, ils profitent de leur temps libre pour se reposer, faire du sport, s'amuser. «Tout ce qu'on n'a pas pu faire ces dernières années.»
Dès le primaire, les élèves coréens, encore dans le peloton de tête cette année du classement Pisa, travaillent d'arrache-pied pour cet examen. Objectif : décrocher une place dans l'une des meilleures facultés du pays. «Si l'on n'entre pas dans un établissement du top 10, c'est comme si l'on avait raté sa vie», confie Yang-moo. Pour mettre toutes les chances de leur côté, tous ou presque prennent des cours jusque tard le soir dans des instituts privés. Un système éducatif parallèle ultracompétitif et épuisant : 17% des collégiens et lycéens auraient déjà envisagé le suicide.
«Standardisation». Toute la scolarité s'organise autour du suneung, examen de neuf heures en forme de questionnaires à choix multiples. «Les élèves sont entraînés comme des chevaux de course. Les programmes et les cours sont bâtis uniquement dans l'optique du test, raconte Yann Lebail, professeur de maths au lycée international Xavier de Séoul. L'utilisation de QCM reflète une culture du résultat et non de la réflexion.» Le gouvernement étudie des réformes. «Depuis quatre ou cinq ans, le bureau des programme