Pour les manifestants de Kiev, hier matin, le lieu de ralliement était la Rada, le Parlement ukrainien. L'opposition espérait faire passer une motion de défiance contre le gouvernement. Bien avant l'ouverture de la session, une foule compacte s'est rassemblée sous les fenêtres du Parlement en agitant des drapeaux ukrainiens et en scandant : «Honte ! Honte !» Des centaines de policiers casqués ont encerclé la Rada, bloquant tous les accès. Seuls les participants à un meeting du Parti des régions, au pouvoir, étaient autorisés à franchir le cordon de sécurité.
Comme souvent à la Rada, la séance a été mouvementée. Le gouvernement et le Premier ministre ont été convoqués devant l'Assemblée avant le vote. Les leaders de l'opposition ont alors défilé à la tribune pour dénoncer le pouvoir. «Le gouvernement est personnellement responsable des violences sur la place de l'Indépendance, d'avoir vendu l'Ukraine à la Russie, de la catastrophe économique dans le pays, de l'échec de l'intégration européenne», s'est emporté Arseni Iatseniouk, chef du Batkivshchyna, le parti de l'ex-Première ministre emprisonnée, Ioulia Timochenko. Selon le dirigeant du parti d'opposition Oudar, le boxeur Vitali Klitschko, le refus du gouvernement de signer l'accord d'association avec l'Union européenne relève de la «haute trahison». Le gouvernement et le Président doivent donc démissionner. «Nous ne devons pas laisser l'Ukraine devenir un Etat policier», a-t-il prévenu.
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