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Libération

Quand la France se réinvestit en Afrique

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publié le 3 décembre 2013 à 17h06

C’est une étonnante histoire, celle d’une opération ponctuelle qui aura permis la formulation d’une vision stratégique et débouche, demain, sur la réunion de ce sommet franco-africain à Paris.

Lorsqu’en janvier dernier François Hollande décide, en quelques heures, d’intervenir au Mali, il ne vise qu’au sauvetage d’un pays dont la capitale, Bamako, est menacée par une offensive jihadiste dont la progression pourrait déstabiliser tout le Sahel. Les jihadistes sont défaits et les soldats français accueillis en libérateurs. Cette opération est un succès militaire et politique mais également un triomphe diplomatique dont la France n’avait pas prévu l’ampleur. Les Etats-Unis ne cachent pas leur admiration pour la manière dont elle a été menée. Le reste de l’Union européenne réalise après coup que l’armée française lui a évité la constitution d’un nouvel Afghanistan à proximité de ses côtes. L’Union africaine, surtout, applaudit et remercie la France : premièrement, de l’avoir préservée d’un foyer de tension supplémentaire qui aurait pu causer beaucoup de dégâts sur tout le continent et, deuxièmement, d’avoir permis l’organisation d’élections libres au lieu d’avoir imposé au Mali des dirigeants de son choix.

L’image de la France en est radicalement modifiée en Afrique. Elle qui y était vue, non sans raison, comme une puissance néocoloniale avant tout soucieuse de préserver un pré carré et n’hésitant jamais à s’ingérer dans les affaires intérieures de ses anciennes possessions, prend