Qui sont les bons, qui sont les méchants en Centrafrique ? La réponse risque de ne pas être toujours évidente pour les militaires français, déjà en route vers ce pays en plein chaos avant même le feu vert formel de la résolution onusienne initiée par Paris, qui devrait être adoptée aujourd’hui au Conseil de sécurité.
Certes, tout le monde s’accorde sur la nécessité de rétablir la sécurité sur ce territoire grand comme la France et la Belgique réunies. Mais le dernier massacre connu suggère qu’il ne suffira pas de neutraliser les rebelles de la Séléka, qui ont pris le pouvoir en mars, pour mettre un terme au cycle des violences. Dans la nuit de lundi à mardi, à seulement 42 kilomètres de Bangui, la capitale, des nomades peuls installés dans un campement ont été attaqués par des «anti-balaka», ces milices d’autodéfense formées pour contrer les raids des combattants de la Séléka. Or, les Peuls ciblés n’étaient pas des rebelles. Ils ont pourtant été agressés à coups de machettes. Bilan : 22 morts et 42 blessés, selon des sources locales, dont plusieurs enfants. Ce n’est pas la première fois que ces milices s’attaquent à des musulmans civils en affirmant vouloir se venger des exactions commises par la Séléka, coalition hétéroclite de groupes rebelles qui s’est illustrée par de nombreux pillages depuis neuf mois, et sur laquelle l’actuel président, Michel Djotodia, n’a plus aucun pouvoir.
Accalmie. Il y a un an, au début de l'insurrection contre