Après le Mali, la Centrafrique. L'armée française sous le commandement d'un président socialiste redevient le gendarme de l'Afrique. En droit, ces interventions sont justifiées, fortes de toute la légalité conférée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Elles répondent à des situations d'urgence. Le Mali était menacé par une bande d'islamistes qui voulaient imposer leur modèle de religion et de despotisme, et d'honnêtes élections ont suivi l'opération Serval. La Centrafrique est confrontée à un risque de «génocide» selon la formule du département d'Etat américain. L'ensemble de la classe politique, à l'exception des extrêmes de droite et de gauche, soutient ces opérations, tout comme les alliés européens de Paris et les Etats-Unis, bien contents de laisser l'armée française en première ligne. De leur côté, les dirigeants africains se rangent derrière l'ancien colonisateur plus de cinquante ans après les indépendances et applaudissent à ces ingérences dans des pays souverains. En ce XXIe siècle, le continent africain fait ainsi exception. Ces Etats faillis de l'Afrique francophone sont aussi le fruit d'une relation inégale, corruptrice et corrompue : la Françafrique. De Mitterrand à Hollande en passant par Sarkozy, tous les présidents ont promis de mettre fin à ces réseaux qui entretiennent les élites sans jamais bénéficier aux peuples africains. Sans résultat. L'armée française peut bien sûr servir de pompier, mais l'Afrique et Paris doivent s'interroger su
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