La IXe conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se tient jusqu'à aujourd'hui à Bali, doit relancer le «cycle de Doha». Lancé en 2001, ce dernier devait placer le développement des pays pauvres au cœur de l'agenda mondial. Mais des divergences trop profondes entre pays développés, émergents et en développement ont compromis sa conclusion en 2005. Aujourd'hui, dans une ultime tentative de réanimation de ce cycle «comateux» de Doha, il s'agit, à Bali, de décrocher quelques accords partiels. Un objectif bien maigre au regard des enjeux et de l'évolution récente des négociations commerciales. Convaincue que la libéralisation du commerce est vectrice de développement, l'Union européenne et ses Etats membres sont favorables à sa conclusion. Les instances européennes placent le commerce au centre du dispositif de lutte contre la pauvreté dans le monde. En plaidant pour davantage d'insertion des pays pauvres dans le commerce mondial et en préconisant le renforcement de l'OMC pour traquer les éventuelles tendances protectionnistes, elles entendent ainsi instaurer un cercle vertueux entre commerce, compétitivité, croissance. Un postulat qui procède plus du dogme idéologique que d'une réalité avérée. La mondialisation de l'économie, dopée par la libéralisation des échanges, loin de bénéficier à l'ensemble des pays en développement (PED), a au contraire davantage marginalisé les pays moins avancés (PMA). La libéralisation des échanges hâtive e
TRIBUNE
L’OMC, voie sacrée pour les pays pauvres ?
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publié le 5 décembre 2013 à 17h06
(mis à jour le 6 décembre 2013 à 15h57)
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