Une quarantaine de dirigeants africains ont rendez-vous aujourd'hui et demain à Paris à l'invitation du président François Hollande, désireux de voir l'Afrique assumer sa propre sécurité, même si la France s'apprête à intervenir de nouveau militairement sur le continent, en Centrafrique. Peu avant ce «sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique», le chef de l'Etat nigérien, Mahamadou Issoufou, 61 ans, a répondu aux questions de Libération, notamment sur les enjeux de sécurité dans le Sahel.
La situation sécuritaire à Niamey, au Niger, nécessite-t-elle un tel déploiement, avec chevaux de frise, barrages, canons anti-aériens pointés sur les carrefours stratégiques de la ville ?
Les menaces sont toujours présentes, preuve ce projet d'attentat déjoué la semaine dernière dans la capitale, qui démontre que nos services sont efficaces. Evidemment, ces menaces sont présentes chez nous, au Mali, en Libye et à notre frontière avec le Nigeria, où sévit Boko Haram [secte jihadiste, ndlr]. Même si la menace des groupes jihadistes chassés du Mali n'est plus aussi vive, il n'en demeure pas mois vrai que nous devons montrer que nous sommes dans la défense des biens et des personnes.
Selon les autorités militaires françaises, le prochain «point dur» menaçant la sous-région se trouve au Niger, à Agadez, où seraient repliés des groupes jihadistes…
Le nord du Niger est pour nous un problème prioritaire, de la frontière avec le Mali jusqu’à la Libye. La région d’Agadez est un hub pour tous les trafics : humains, voitures, armes, drogue. C’est effectivement pour nous, depuis le drame des 92 personnes qui ont trouvé la mort dans le désert en se rendant en Algérie, un devoir qui doit pousser encore plus nos services à verrouiller cette zone. Mais cela prendra des années et nous avons besoin de nos partenaires pour c