«Madiba», comme l'appelaient affectueusement les Sud-Africains en référence à son nom clanique, a arrêté de combattre. Car les héros meurent aussi, et à 95 ans Mandela était un homme affaibli, qui souffrait d'une infection pulmonaire. Mi-novembre, son ex-femme Winnie Madikizela-Mandela déclarait au journal sud-africain The Sunday Independent que Mandela n'était pas capable de parler, et «communiquait par signes». Il s'est éteint ce jeudi soir à son domicile de Johannesburg.
Ses apparitions publiques étaient devenues rares depuis qu’il avait décidé en 2004 de se retirer de la vie publique. En avril dernier, les dernières images de lui, filmées à l’occasion d’une visite de l’actuel président sud-africain, Jacob Zuma, montraient déjà un Mandela absent, calé dans un fauteuil, le visage figé comme un masque, alors que ses visiteurs riaient à ses côtés. Depuis janvier, il avait dû quitter sa résidence dans son village natal de Qunu, au Transkei, pour s’installer de façon permanente dans sa maison de Johannesburg, d’où il pouvait être plus facilement hospitalisé.
Vingt-sept ans de prison
Sa disparition prive le monde d'un des derniers grands leaders charismatiques et visionnaires. Certains se souviendront avant tout de l'homme qui a évité une guerre civile à son pays, en tendant la main aux anciens oppresseurs blancs, lesquels l'avaient pourtant maintenu en prison pendant vingt-sept ans, de 1963 à 1990. D'autres rappelleront qu'il est devenu, le 27 avril 1994, le premier président noir d'u