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La gauche italienne sonne le Toscan

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Après une année désastreuse, le Parti démocrate devrait élire à sa tête, lors de la primaire de dimanche, Matteo Renzi, le jeune maire médiatique de Florence.
Matteo Renzi lors d’un meeting le 29 octobre, à Milan. Il est surnommé le «rottamatore», celui qui va «envoyer à la casse» la vieille génération. (Photo Olivier Morin. AFP)
par Eric Jozsef, Correspondant à Rome
publié le 6 décembre 2013 à 20h36
(mis à jour le 8 décembre 2013 à 10h08)

Pour une bonne partie des électeurs démocrates, il y a quelques mois, il faisait encore figure d'épouvantail. «On n'a pas besoin d'un Berlusconi de gauche», avait notamment résumé Carlo De Benedetti, le patron du grand quotidien progressiste la Repubblica. A 38 ans, Matteo Renzi s'apprête finalement à s'emparer du fauteuil de secrétaire du Parti démocrate (PD) à l'issue d'une primaire. Le jeune maire de Florence est en effet largement en avance dans les sondages sur ses deux concurrents, Gianni Cuperlo, 52 ans et ancien conseiller de Massimo D'Alema, qui représente surtout la vielle tradition de la gauche italienne, et Pippo Civati, 38 ans, qui incarne un courant plus contestataire.

Depuis la précédente primaire de la gauche, qui s'était déroulée fin 2012 pour désigner le candidat aux élections nationales et qui avait vu Matteo Renzi s'incliner (avec 39% des suffrages) face au secrétaire du PD en place, Pier Luigi Bersani, l'édile toscan est ainsi passé du statut de jeune loup à celui de recours pour un parti en plein désarroi. Autrefois critiqué pour ses ouvertures à l'électorat de droite, moqué pour son style trop télévisuel, vilipendé pour sa volonté brutale de rottamare, à savoir envoyer à la casse les vieux dirigeants du parti, Matteo Renzi est aujourd'hui perçu comme le seul leader en mesure de sauver la maison. A tel point que nombre d'anciens adversaires, qui le traitaient d'homme de droite en raison de ses positions très critiques sur les s