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Libération
Récit

Le Japon protège ses secrets et verrouille les libertés

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Les sénateurs ont adopté vendredi une loi sur la protection des renseignements touchant à la sûreté nationale. Le texte, voulu par le Premier ministre, Shinzo Abe, avait provoqué une levée de boucliers de la société civile.
Un opposant à la loi sur le secret d'Etat exhibant le portrait en Adolf Hitler de Shinzo Abe, le Premier ministre jponais, le 6 décembre à Tokyo. (Photo Yoshikazu Tsuno. AFP)
publié le 6 décembre 2013 à 12h51

Il voulait aller vite. Il a obtenu satisfaction, non sans affronter un torrent de critiques et des manifestations régulières depuis deux mois. Au pas de charge vendredi, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a fait voter par les sénateurs sa très controversée loi sur la protection des secrets d’Etat. Ce texte, déjà approuvé par les députés, vise à protéger les renseignements considérés comme vitaux pour la sécurité du Japon. Il a cristallisé contre lui une forte opposition.

Abe a fait du vote de cette loi une question de principe. Il n'a cessé de répéter que le texte serait l'une des clés de voûte de sa nouvelle politique de sécurité nationale mise sur les rails cet automne. A ses yeux, cette loi est indispensable pour garantir les travaux du Conseil de sécurité nationale inauguré cette semaine et obtenir des informations confidentielles de la part de l'allié américain. Au risque de «miner les principes démocratiques fondamentaux de la liberté d'information et de la presse», écrivait récemment le quotidien Japan Times.

«Une terrible menace pour la population japonaise»

Signe d'une tension accrue, les sénateurs ont failli en venir aux mains jeudi soir lors d'une session de travail. Car l'opposition a tout fait pour retarder le scrutin contre ce projet présenté par plusieurs parlementaires comme «une terrible menace pour la population japonaise», selon les mots du sénateur Ryo Shuhama. Ce que n'ont pas manqué de souligner également des centaines de journalistes, cinéastes (Hayao Miyazaki, Hirokazu