Sous les lambris du palais de l'Elysée, ornée d'un grand portrait en pied de Nelson Mandela, un ange passe. Devant une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement du continent réunis à Paris pour un sommet sur la paix et la sécurité, François Hollande vient d'appeler l'Afrique «à assurer sa sécurité par elle-même». Avant de glisser : «Cette phrase doit vous surprendre.» De fait, alors que la France a lancé quelques heures auparavant l'opération Sangaris en République centrafricaine, la sentence est quelque peu osée.
Paris a beau répéter n'agir, sous mandat de l'ONU, qu'en «soutien» de la force africaine déployée à Bangui par plusieurs pays de la région - la Misca, Mission de soutien à la Centrafrique -, cette profession de foi ne fait guère illusion. Sur place, les bandes armées qui terrorisaient la population de Bangui depuis des mois ne s'y sont pas trompées : sitôt annoncé le déploiement français, elles ont commencé à se retirer.
Ratissage. Vendredi, la situation demeurait toutefois tendue dans la capitale, quadrillée sur ses principaux axes par les véhicules blindés légers français et africains. Selon plusieurs témoins, des opérations de ratissage menées par les hommes de la Séléka (le mouvement armé qui a pris le pouvoir en mars) auraient eu lieu dans les ruelles en représailles aux attaques menées la veille.
Ce cycle violences a contraint Paris à accélérer la cadence. Prévue pour démarrer après le sommet