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Libération
Interview

«Moi, président ? Je ne le crois pas»

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Mandela, une vie pour la réconciliationdossier
De passage à Paris en juin 1990, Nelson Mandela plaidait alors pour un maintien des sanctions contre Pretoria tant que subsisterait l’apartheid. Une interview historique, quatre mois après sa libération.
publié le 6 décembre 2013 à 19h56

Cet entretien a été réalisé en juin 1990 par Didier François, qui a couvert pour Libération, en tant que correspondant en Afrique du Sud, la fin de l'apartheid. Grand reporter pour notre quotidien jusqu'en 2007, il est retenu en otage depuis le 6 juin en Syrie, où il était en reportage pour Europe 1.

Première étape d’une tournée en Europe et en Amérique du Sud, Nelson Mandela arrive ce soir à Paris. Sur les traces du président sud-africain, Frederik de Klerk, le vieux dirigeant nationaliste entend plaider pour un maintien des sanctions contre le régime de Pretoria tant que subsistera l’apartheid. Les Douze de la Communauté économique européenne doivent définir leur attitude sur ce point les 25 et 26 juin prochains, à Dublin. Et la position de la France sera certainement déterminante.

Nelson Mandela se doit donc de convaincre - comme il s'en explique ci-dessous dans Libération - François Mitterrand, qui recevra demain l'ancien prisonnier pour un entretien de plus d'une heure suivi d'un déjeuner. Puis Jacques Chirac, Georges Marchais, Roland Dumas et Laurent Fabius, avant de participer à une réception donnée au palais de l'Unesco à l'attention des responsables des associations antiracistes et anti-apartheid.

C'est le chef de l'Etat qui recevra le vice-président du Congrès national africain (ANC) et sa femme, Winnie, lors d'une cérémonie de prestige au Trocadéro, ce soir à 21 heures. Une centaine de violonistes joueront Nkosi Sikele i Afrika - «Que Dieu