George Bizos, né en Grèce en 1928, arrive à 13 ans en Afrique du Sud en tant que fils de réfugié politique, son père ayant fui l'occupation allemande. Il commence ses études d'avocat en 1948, l'année de l'instauration de l'apartheid. Juriste engagé, il a défendu Mandela tout au long de sa vie, avant et après le retentissant procès pour haute trahison de Rivonia, en 1963. Il a été l'un des rares à pouvoir lui rendre visite pendant son incarcération. A la libération du héros, il prend en charge ses affaires familiales, plutôt compliquées sur le plan légal. Winnie Mandela est en effet accusée de meurtre (lire page 12) alors que l'avenir du pays repose largement sur les épaules de son mari.
George Bizos assurera sa défense d'une main de maître, lui évitant la prison ferme. Eminence blanche de l'ANC, cet ancien juge a contribué à la rédaction de la nouvelle Constitution, en 1995. Puis défendu les familles de victimes renommées de l'apartheid, Steve Biko, Joe Slovo et Chris Hani, qui ont refusé le principe d'amnistie pendant la Commission vérité et réconciliation (TRC). Avant de publier ses mémoires, en 2007, George Bizos a écrit un essai - Personne à blâmer ? - dans lequel il remet en question la politique du grand pardon menée par son ami.
Comment avez-vous rencontré Nelson Mandela ?
Nous étions tous deux étudiants en droit à l’université du Witwatersrand, à Johannesburg. En 1948, Nelson était déjà l’un des dirigeants de la Ligue des jeunes de l’ANC. C’était quelqu’un d’impressionnant, de très sûr de lui, d