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Analyse

En Centrafrique, Paris mise sur un «choc»

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L’opération «Sangaris» devrait s’inspirer du schéma appliqué au Mali, avec un déploiement rapide dans plusieurs points clés.
publié le 8 décembre 2013 à 21h16

«On ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, a laissé faire.» Il a suffi de ces quelques mots prononcés samedi soir par François Hollande pour provoquer un regain de tension à Bangui. Le président français visait Michel Djotodia, propulsé au sommet de cet Etat en déliquescence avancé à la faveur de la conquête du pouvoir en mars par les rebelles de la Séléka («alliance» en sango, la langue locale dominante), à majorité musulmane. «Dans les rues de Bangui, des pick-up armés continuent de défier et provoquer les forces françaises, assure une source bien informée. Des manifestations d'hostilité ont même eu lieu dans un quartier à majorité musulmane.» Hier, l'état-major des armées précisait toutefois qu'aucun accrochage n'avait eu lieu.

Cette tension préfigure sans doute les difficultés qui attendent les 1 600 soldats français désormais déployés dans cette ex-colonie. Même si - au moins dans un premier temps - ce sont les démonstrations de joie et de soulagement qui l’emportent sur le terrain. Parti du Cameroun voisin, un convoi de 200 hommes circulant à bord de blindés légers a été accueilli par les vivats de la foule dans l’ouest de la Centrafrique, notamment à Bouar, où Paris disposait jusqu’à la fin des années 90 d’une base militaire. A Bossangoa, l’une des localités les plus traumatisées par les violences interconfessionnelles, les milliers de déplacés ont pu un peu respirer avec l’arrivée du détachement français.