Déjà bien mal en point, le laborieux processus de paix entre les autorités d’Ankara et la rébellion kurde du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) vient de recevoir un nouveau coup après la mort, vendredi dans la ville de Yüksekova (sud-est), de deux manifestants kurdes de 34 et 32 ans. Des rassemblements ont eu lieu hier à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, peuplée majoritairement de Kurdes, où des heurts ont fait plus de dix blessés alors qu’une vive tension règne dans la région.
Samedi soir, un manifestant de 25 ans a été grièvement blessé, touché à la tête selon des témoins par une grenade lacrymogène tirée par les forces de l’ordre à Yüksekova, après les funérailles des deux Kurdes. Ceux-ci étaient tombés sous les balles de la police la veille, lors d’échauffourées provoquées par des informations faisant état de la destruction de cimetières où étaient enterrés des rebelles du PKK.
Samedi, la police est intervenue avec des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les protestataires, qui ont riposté par des jets de pierre. Le gouverneur local a démenti la destruction des cimetières à l’origine des incidents.
Le chef du PKK, Abdullah Ocalan, emprisonné à vie depuis 1999, a dénoncé une «grande provocation contre le processus» depuis sa prison, où il a rencontré samedi des députés kurdes. Ankara et le PKK ont engagé il y a un an des pourparlers pour mettre un terme au conflit, qui a fait plus de 45 000 morts depuis 1984. Mais ce p