«Désormais le mot d'ordre ici est "Tous à Kiev !"» Otar Dovjenko est l'un des coordinateurs de la place Maïdan («indépendance») de Lviv, à 530 kilomètres de la capitale. Depuis deux semaines, ce jeune prof de journalisme s'est installé au café «Vienne», devenu le QG des manifestants, au coin de l'avenue de la Liberté, sur laquelle des milliers de protestataires se rassemblent tous les jours pour un meeting et des concerts.
Étendard. «Notre Maïdan est l'arrière-front de celle de Kiev, près de 50 000 personnes ont déjà fait le voyage et beaucoup comptent y être dimanche, pour le grand rassemblement», précisait la veille Otar. Ici, on collecte argent, vêtements chauds, nourriture, matelas, qui sont acheminés vers la capitale, avec l'aide des autorités locales. À l'origine, les étudiants sont sortis dans la rue sans slogans politiques, le drapeau européen en étendard, pour protester contre la volte-face du gouvernement qui, au dernier moment, a refusé de signer un traité d'association avec l'Union européenne. Mais après les violences policières du 29 novembre, la contestation a changé de nature. «Maintenant, nous manifestons pour dire que nous ne voulons pas de ce gouvernement, de ce président, et pas seulement parce qu'ils ont entravé le rapprochement avec l'UE. C'était la dernière goutte d'eau», explique en anglais l'étudiante Mélaniya Podolyak, jolie blonde active à Lviv comme à Kiev, où elle se rend un jour sur