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TRIBUNE

Le droit des Noirs à déterminer leur futur, une question d’absolu

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par Alain Didier-Weill, Psychanalyste.
publié le 8 décembre 2013 à 17h06

En juin 1990, dans une interview à Libération [republiée en partie samedi, ndlr], Nelson Mandela, était invité par Didier François à évoquer ce qui, dans les dernières étapes du dialogue avec le gouvernement sud-africain, permettait de discerner la nature des compromis qui étaient en jeu.

Mandela répondit à ce sujet avec un mot, une simple préposition, lui permettant d'opposer aux questions discutables, «LA» question qui était indiscutable : face à ce qu'il désignait comme «philosophie de la suprématie blanche», il signifiait par ce simple mot, sa propre philosophie ; au-delà de l'homme politique capable d'envisager certains compromis, l'homme éthique formulait un absolu.

Absolu de «La» question sur laquelle aucun compromis, d’aucune nature que ce soit, ne pouvait être posé : «La question du droit des Noirs  à déterminer leur futur.»

Ce droit à devenir est sans doute proche du commandement freudien : «deviens !», que Freud proposait à ses analysants à ceci près qu’il ne parlait pas du «droit» mais du «devoir» de devenir.

Cette distinction qui fonde sans doute la différence entre le politique et le subjectif, nous permet de reconnaître en quoi il y a un point de rencontre entre les deux : si «devenir» est une question absolue, apparemment évidente mais extraordinairement complexe dans les faits, c’est que la question posée à tout homme, de quelque couleur qu