«Cher monsieur Mandela, merci pour tout ce que vous avez fait pour nous.» D'une écriture appliquée, Amara laisse ces quelques mots dans le livre de condoléances installé au Centre pour la mémoire Nelson-Mandela, à Johannesburg. A 11 ans, elle n'a pas connu l'apartheid et le héros de la lutte est une icône un peu lointaine. «Je veux qu'elle se souvienne de ce jour, et des valeurs que Nelson Mandela prônait», dit la mère de la petite fille, Shenaz Meer. Pendant que les plus jeunes découvrent à quel point le premier président noir d'Afrique du Sud a marqué l'histoire, son vieil ami, Ahmed Kathrada, incarcéré avec lui au bagne de Robben Island, évoque quelques souvenirs sur la tribune, lors de cette cérémonie œcuménique organisée en son honneur.
Saucisse. Un peu plus loin, devant la villa où s'est éteint Nelson Mandela, le défilé ininterrompu se poursuit. Les chants de la lutte anti-apartheid résonnent encore, mais l'hymne national sud-africain est entonné avec encore plus de cœur. Chanté dans les diverses langues du pays, il laisse passer un frisson d'émotion. «Il y a un vrai sentiment d'unité. Nous sommes fiers d'être sud-africains et que notre nation ait donné naissance à un tel homme», dit John Eickstein, un Blanc venu, lui aussi, en famille. «Sans Nelson Mandela, peut-être aurions-nous dû quitter le pays, ajoute-t-il. Il a changé l'Afrique du Sud pour toujours.»
Au milieu de cette effervescence