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Libération

Prohibition : le dogme mondial remis en cause

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Après des décennies d’interdiction, certains Etats doutent.
publié le 9 décembre 2013 à 20h16

Ce qui se passe en Uruguay est une première mondiale : jusqu'ici, aucun pays n'a légalisé le cannabis. Aux Pays-Bas, pays le plus en avance, la vente n'est pas légale, juste tolérée dans les coffee-shops, selon des règles strictes : pas de vente aux mineurs, cinq grammes maximum par client, pas plus de 500 grammes dans les réserves de l'établissement. De plus, le système néerlandais est bancal et hypocrite. Si le client ne risque rien en achetant son cannabis, le tenancier de coffee-shop, lui, s'approvisionne de façon illégale, le gouvernement ayant refusé de légaliser la production. Malgré deux votes en ce sens du Parlement, La Haye, traumatisé par ses voisins (comme la France) qui l'ont traité «d'Etat dealer», a eu peur de se mettre en porte-à-faux par rapport aux conventions internationales.

Violences. Aujourd'hui, le changement vient des Amériques. Au Nord, deux Etats (celui de Washington et le Colorado) ont voté une future légalisation (lire page suivante). Au Sud ou en Amérique centrale, de nombreux pays (Colombie, Guatemala…) militent pour un changement d'approche, constatant l'échec de la prohibition, qui n'a fait baisser ni la consommation, ni les trafics, et a provoqué un cycle croissant de violences. Ces pays sont excédés par l'échec de la «guerre à la drogue» menée sur leur sol par les Etats-Unis et dans laquelle Washington a dépensé, depuis les années 70, plus de 1 000 milliards de dollars, en pure perte : l