«Je félicite Nidal, Khouloud et tous les Libanais pour la naissance de Ghadi, le premier bébé enregistré sans appartenance religieuse», avait tweeté, enthousiaste, le président libanais, Michel Sleimane. Khouloud Sukkarieh, la jeune maman, a posté sur les réseaux sociaux une photo du registre de l'état civil de son fils, né il y a un mois, où la case «confession» est vierge. Dans un pays où le religieux est omniprésent, il est coutumier de mentionner sa confession dans le registre d'état civil, mais depuis une loi votée en 2010, ceux qui le souhaitent peuvent retirer cette mention de tous leurs documents officiels. Ils seraient environ 10 000 à avoir franchi le pas, mais c'est la première fois qu'un bébé issu d'un mariage civil contracté au Liban est concerné. Car Khouloud et Nidal ont été les premiers à se marier civilement au Liban l'année dernière.
Guidés par un avocat, ils ont fait valoir un décret de 1936 datant du Mandat français, permettant à ceux qui n'avaient «aucune confession» de se marier selon une loi civile, en l'occurrence la loi française. Après avoir rayé la mention de leur religion, Khouloud et Nidal se sont unis devant un notaire en novembre 2012. Au bout de six mois d'un épique combat médiatique, leur mariage a été validé et enregistré par le ministère de l'Intérieur. Avant leur démarche, les mariages civils n'étaient contractés qu'à l'étranger - principalement à Chypre - et étaient ensuite homologués au Liban. «Nous voulons que notre