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Libération

L’Europe à l’épreuve de l’Ukraine

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publié le 10 décembre 2013 à 17h06

Il y a quatre leçons à tirer de la crise ukrainienne. La première est que, vu de ses confins orientaux, africains et méditerranéens, l’Union européenne reste un paradis rêvé. Cette Union que les Européens sont toujours plus nombreux à abhorrer demeure, pour ses voisins, non seulement la première économie du monde mais l’endroit, aussi, où l’on vit mieux que partout ailleurs, le bunker de la protection sociale et la place forte de la démocratie.

Ce que nous disent les manifestants ukrainiens et tous ceux, syriens, africains ou algériens qui sont prêts à risquer leur vie pour rejoindre les côtes européennes est qu’aucune des tares de l’Union, pas plus ses politiques actuelles que l’obsolescence de ses institutions, ne devrait nous faire oublier que nous avons un bien commun à défendre et que ce serait pure folie d’abandonner l’idée même d’unité européenne alors que l’urgence est, au contraire, de la réinventer pour la renforcer.

La deuxième leçon de cette crise est que l’Union pourrait aisément devenir, en une ou deux générations, le cœur de la plus vaste zone d’influence du monde. D’Helsinki au Cap et de Brest à Vladivostok, autour d’une union politique constituée par les pays de l’euro et de ce marché commun régi par des règles économiques et politiques communes qu’est déjà l’Union, nous pourrions faire peu à peu émerger un vaste ensemble solidaire et complémentaire dont la base devrait être des accords de partenariat toujours plus étendus avec l’Afrique noire, le Maghreb, le