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Libération

Légères passes d’armes dans l’hémicycle

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L’intervention militaire était débattue hier à l’Assemblée.
publié le 10 décembre 2013 à 20h56

Le but du jeu était clair : forger un consensus national autour de l'opération Sangaris, deuxième intervention militaire déclenchée par François Hollande en Afrique depuis le début de son quinquennat. A l'Assemblée hier, à grand renfort de mots chocs de Jean-Marc Ayrault allant de «tragédie» à «anarchie» en passant par «désastre», cela a fonctionné à merveille pendant exactement… treize minutes et quarante secondes. Jusqu'à ce que le Premier ministre s'éloigne de son discours écrit pour balancer au nez de la droite que «le temps de la Françafrique [était] terminé». Grosse colère sur les rangs de l'opposition. «Je ne visais pourtant personne», persifle Jean-Marc Ayrault. Patron des députés UMP, Christian Jacob a alors beau jeu de regretter le «ton polémique pas justifié» du débat, «d'autant que nous soutenons l'opération» Sangaris, mais son indignation vole en éclats quand, lapsus aidant, il parle ensuite de «notre» continent africain pour justifier l'intervention française.

Répondant par avance aux «questionnements» qui affleurent dans l'opposition mais aussi au sein de la majorité - «cette affaire est quand même bien plus aléatoire que le Mali», glisse un parlementaire socialiste -, Jean-Marc Ayrault assure que Paris a les moyens budgétaires d'intervenir malgré la crise et la droite qui couine sur la réduction des crédits militaires. Et peu importe si les promesses d'interven