Alors que le monde entier pleure la disparition de Nelson Mandela et entend s’inspirer de ses combats politiques, certains membres du Congrès national africain (ANC) contreviennent à ses promesses et répriment avec violence les mobilisations des plus démunis, comme les membres d’Abahlali baseMjondolo (AbM), association d’habitants des campements informels (1). Notre mouvement - où militent parmi les plus pauvres des Sud-Africains - a été formé en 2005 à Durban et compte plus de 12 000 membres répartis dans plus de 60 campements. Nous nous battons contre les expropriations et pour le logement public. Nous avons gagné d’importantes batailles juridiques, notamment l’annulation de la loi antipauvres qui prévoyait l’éradication des taudis (Anti Slum Act) (2). En dépit de cette victoire, des milliers d’habitants des cabanes ont été évacués par la force avant la Coupe du monde de football de 2010. La plupart d’entre eux ont été jetés dans des camps de transit et on les a laissés pourrir là, sans eau ni électricité.
Certains campements, comme celui d’Isipingo au sud de Durban, étaient construits sur des terres inondables. On a promis aux gens de les reloger en utilisant le programme d’assistance au logement de l’Etat, mais les municipalités n’ont pas tenu leurs engagements. Des politiciens corrompus ont bénéficié de ces programmes en allouant des fonds aux membres de l’ANC, le parti au pouvoir, et en bénéficiant de ristournes de la pa