Menu
Libération
Reportage

A Donetsk, on se méfie de Kiev, «l’autre monde»

Article réservé aux abonnés
L’est de l’Ukraine reste fidèle au président prorusse Ianoukovitch.
publié le 11 décembre 2013 à 20h46

Anatoly Akimochkin aurait bien parlé toute la nuit. Mais aujourd'hui, l'électricité est coupée dans les bureaux du Syndicat indépendant des mineurs d'Ukraine, situés dans le même bâtiment que le tribunal, au centre de la grande ville industrielle de Donetsk. Et la nuit tombe vite au mois de décembre dans l'est du pays. «Vous voyez, nous sommes déjà presque en Europe», plaisante le directeur adjoint de la centrale syndicale. «J'avais cru en 2004 que la révolution orange changerait quelque chose, mais les promesses des politiciens ne se sont jamais réalisées, regrette-t-il. Le Parti des régions du président Ianoukovitch déclare aujourd'hui que signer l'accord d'association avec Bruxelles ruinerait les entreprises ukrainiennes en raison du relèvement des droits de douane exigés par la Russie. Mais faites vous-même le bilan, 135 des 230 mines qui existaient en 1991 ont déjà fermé et des dizaines de milliers d'emplois industriels ont été supprimés dans le Donbass. Comment la situation pourrait-elle être pire ?»

«Anarchie». Le 4 décembre, 15 000 personnes étaient réunies devant le siège de l'administration régionale de Donetsk pour soutenir le président Ianoukovitch et protester contre «l'anarchie» qui règne dans la capitale. Quelques slogans scandés par les premiers rangs, vite remplacés par un silence embarrassé. Et pour cause, venir manifester ici, c'est un peu comme aller au bureau. Depuis le