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Libération
TRIBUNE

Au Mali, les femmes en première urgence auprès des déplacés

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par Claudine Mensah Awute, Directrice de l’ONG Care International au Mali
publié le 11 décembre 2013 à 17h06

Si les Maliens ont voté pour le premier tour des législatives (1) et que la population espère une normalisation de la situation politique, le Mali reste un pays en crise. Violentes manifestations de jeunes et des tirs de roquettes à Gao, scènes de violence à Kidal, dans le nord-est du Mali. C’est dans cette même ville qu’ont eu lieu l’enlèvement et l’assassinat odieux de deux journalistes français.

Dans ce contexte encore instable, il existe une force de résilience économique et sociale qui n’est pas assez mise en valeur : je parle de toutes ces femmes qui, malgré les tensions communautaires issues des conflits et de la crise alimentaire, ont prouvé que le Mali demeure une terre de cohabitation et de solidarité en aidant leurs compatriotes qui fuyaient les violences. Ces mêmes femmes qui se battent au quotidien pour faire vivre leurs familles.

J’ai ainsi été témoin de la force d’action de 264 femmes qui ont soutenu 2 338 déplacés et 58 familles hôtes autour des villes de Ségou et de Mopti, où s’est réfugiée une grande partie de la population du Nord. Alors que peu d’ONG locales et internationales étaient opérationnelles au début des violences, ces femmes ont assuré un soutien de première urgence. Certaines ont accueilli jusqu’à 30 personnes dans leur foyer, elles ont cuisiné et distribué des repas et aidé financièrement les personnes qui en avaient besoin.

L’action de ces Maliennes a renforcé mon intime conviction que les Africaines constituent un espoir, et ce malgré la fémini