«Policiers, bande de lâches, vous nous avez laissés tout seuls.» La ville de Tucumán, située à 1 000 km au nord-ouest de Buenos Aires, s'est réveillée hier avec cette phrase écrite sur plusieurs murs du centre. Durant la nuit, la cité a été livrée aux pillards alors que les policiers en grève avaient déserté les rues. Les commerçants ont dû défendre leurs boutiques avec des barricades de fortune et des fusils, les particuliers se sont retranchés chez eux. Des supermarchés et des magasins d'électroménager et d'informatique ont été saccagés par des bandes venues des bidonvilles alentours.
Gendarmes. Une ambiance de chaos et de grande tension sociale qui touche plusieurs provinces de l'intérieur du pays. Les violences ont éclaté la semaine dernière à Córdoba, la deuxième ville la plus peuplée d'Argentine, alors que les policiers refusaient de quitter le commissariat, réclamant une augmentation de salaire. Depuis, la grève des policiers provinciaux et leur retrait partiel ou total des rues, utilisé comme moyen de pression, s'est étendu à 20 provinces sur 23.
En huit jours, au moins 12 personnes ont trouvé la mort et des centaines d’autres ont été blessées. Selon la Confédération argentine des entreprises, 1 900 commerces ont été dévalisés, pour une ardoise de 75 millions de pesos (près de 9 millions d’euros au taux de change officiel). Le gouvernement central a tardé à réagir, refusant même de prime abord d’envoyer en renfort des gend