C'est peut-être la fin du calvaire pour le plus vieux condamné à mort du monde. Depuis septembre 1968, Iwao Hakamada attend dans le couloir de la mort au Japon. Cette année-là, il a été accusé d'avoir tué en juin 1966 le dirigeant d'une société qui fabrique du miso (soja fermenté) dont la dépouille et celles de sa femme et de leurs enfants ont été retrouvées poignardées dans les ruines incinérées de leur domicile à Shizuoka. L'affaire, révélatrice des errements de la machine judiciaire japonaise ( Libération du 21 août), va connaître un énième rebondissement lundi.
Les avocats de Hakamada, aujourd'hui âgé de 77 ans et très malade, vont plaider la réouverture du dossier sur la base de nouveaux éléments soumis au tribunal le 2 décembre. Les juges auront jusqu'au printemps pour se prononcer sur la révision du procès. Les avocats de Hakamada ont obtenu des informations jusqu'alors détenues par le procureur, notamment la confession de deux collègues de Hakamada qui avaient reconnu être sortis avec l'accusé pour éteindre l'incendie chez leur patron. Avant, apparemment sous la pression des enquêteurs, de se rétracter, indiquant que l'ouvrier n'avait pas été vu cette nuit-là. «Pourtant, si l'on en croit le rapport d'enquête, plusieurs autres personnes auraient aperçu Hakamada le soir des faits», explique l'avocate Tsunogae Kiyomi, ajoutant que son client