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Libération
décryptage

La Centrafrique, terrain miné pour l’armée française

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Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est venu visiter, vendredi, des troupes qui doivent sécuriser un large territoire face à une rébellion organisée.
Lors d'une opération de désarmement de l'armée française, près de l'aéroport de Bangui, lundi. (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 13 décembre 2013 à 20h26

Deux jours après François Hollande, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu vendredi en Centrafrique, où les tueries continuent. Selon les Nations unies, 27 musulmans ont été tués jeudi, dans l’ouest du pays, par des milices chrétiennes.

L’intervention française a-t-elle fait empirer les choses ?

Ordonnée par le chef de l'Etat pour empêcher un bain de sang dans cette ex-colonie française, l'opération Sangaris se traduit, paradoxalement, par une nette dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire depuis huit jours. D'après l'ONU, les combats et violences interreligieuses en Centrafrique ont fait, en une semaine, «plus de 600 morts» : environ 450 dans la capitale centrafricaine et 160 «dans d'autres régions du pays». Cette vague de violences a commencé à Bangui, le 5 décembre, jour du vote d'une résolution de l'ONU autorisant le déploiement des militaires français en soutien des forces africaines déjà sur place. Tout se passe comme si, aux yeux des milices d'autodéfense chrétiennes, les «anti-balakas» (antimachettes, en sango), l'heure de la vengeance avait sonné. Pendant des mois, la population, majoritairement chrétienne, a vécu sous la terreur des membres de la Séléka, mouvement à dominante musulmane qui a pris le pouvoir en mars. Ces derniers ont lancé des représailles sanglantes avant d'être désarmés par la force Sangaris ou de rejoindre sous la pression leurs cantonnements. Même si on note