Le second tour des élections législatives qui se déroule ce dimanche ne passionne guère les Maliens. En revanche, ce qui intéresse plus l’homme de la rue, c’est le sort qui attend l’ex-putschiste, le capitaine Amadou Sanogo, promu général par l’actuel pouvoir, et arrêté il y a trois semaines à grand renfort de publicité et de forces spéciales dans une demeure mise à disposition par ce même pouvoir aujourd’hui incarné par Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Le premier chef d’accusation a été notifié à Sanogo par le magistrat instructeur, Yaya Karembé. Il porte sur les enlèvements de militaires, ces «bérets rouges» fidèles au président destitué Amadou Toumani Touré (ATT), alors que les familles des disparus demandaient en vain des comptes aux autorités.
Une fois Sanogo en prison, un premier charnier a été découvert non loin du camp militaire de Kati, aussi appelé du temps de la junte «République de Kati». Les ONG qui, les premières, avaient parlé il y a sept mois de l'existence de ce charnier, se sont félicitées de l'action de la justice. Une aubaine pour le pouvoir, le président IBK apparaissant dans cette affaire comme un homme qui «tape du poing sur la table». Voilà pour les faits. Mais Sanogo, prudent, sentant que la justice allait le rattraper, s'entoure alors de conseils, dont maître Harouna Toureh. Aujourd'hui, il se murmure que la défense chercherait à récuser le magistrat instructeur. Ce dernier, selon certaines sources proches de l'enquête, aurait été «un visit