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Libération
Reportage de notre envoyée spéciale

Paroles de manifestants à Kiev

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Rencontre avec les occupants de la place de l'Indépendance qui continuent de défier le pouvoir ukrainien.
Sur la place de l'Indépendance à Kiev, jeudi. (Photo Sergeï Supinsky. AFP)
publié le 13 décembre 2013 à 12h15

Avant le grand rassemblement prévu ce dimanche, et alors que les manifestations des proeuropéens se poursuivent depuis quatre semaine en Ukraine, Libération est allé à la rencontre des occupants de la place de l'Indépendance à Kiev.

Mykola Fedorik, 22 ans, étudiant :

«On dort trois à quatre heures puis on reprend un tour de garde»

Emmitouflé, la tête joufflue disparaissant sous son bonnet, le cou pris dans son écharpe, Mykola monte la garde à une des barricades commandant l’accès à la place de l’Indépendance. Il affiche un badge marqué du sigle de l’Autodéfense. Cet étudiant en commerce de cinquième année est venu de Lviv, la plus grande ville de l’ouest,

«pour défendre les femmes et les enfants contre les Berkout»,

les forces antiémeutes ukrainiennes.

«Quand j’ai vu les images des Berkout frappant les manifestants, je suis parti à Kiev les rejoindre.»

Jeudi, c’était déjà son quatorzième jour sur la place. Il partage avec 50 autres jeunes une tente réservée à la défense. Il vit comme un marin sur le pont :

«On dort trois à quatre heures puis on reprend un tour de garde. Normalement, je fais la nuit, mais on manque de gens.»

Si Mykola est un peu fatigué, il le cache. Ce qui le gêne, c’est l’hygiène.

«Des Kiéviens nous invitent de temps à venir prendre une douche chez eux.»

Très vite, il assure :

«Mais on ne manque pas de thé ni de nourriture.»

Mykola a quitté son petit travail pour venir : en temps normal, il vend des billets de loterie à Lviv. Sa famille n’est pas riche : faute