Menu
Libération
Reportage

Manifestations à Kiev, Ianoukovitch à Moscou

Article réservé aux abonnés
Face-à-face . Les pro-européens espèrent empêcher leur président de signer un accord avec la Russie.
Manifestation des proeuropéens sur la place de l'Indépendance, à Kiev, le 15 décembre. (Photo Gleb Garanich.Reuters)
publié le 15 décembre 2013 à 21h26

En Ukraine, le tournant pro-russe ne passe pas. Hier, entre 200 000 et 300 000 Ukrainiens se sont réunis pour le troisième dimanche consécutif sur la place de l’Indépendance à Kiev pour dire oui à l’Union européenne et non à la Russie où leur président, Viktor Ianoukovitch, qui a rejeté fin novembre un accord pourtant finalisé avec Bruxelles, se rend mardi avec des intentions qu’ils jugent peu claires. Les pro-Ianoukovitch, qui avaient tenu samedi leur propre meeting sur la place de l’Europe, à quelques centaines de mètres de celle où les pro-européens se tiennent jour et nuit, ont finalement renoncé à se rassembler de nouveau hier sur cette place, éloignant ainsi le risque de dérapages entre les deux groupes.

Entre-deux. De nombreuses rumeurs avaient couru tout le week-end, chauffant l'atmosphère : l'armée se prépare, les forces anti-émeute se renforcent, le gouvernement engage des «titouchkis» (des «mauvais garçons») pour casser du manifestant. Le danger semble écarté pour l'instant. «Tout est possible parce que Ianoukovitch n'a pas de stratégie de sortie, constate le politologue Volodymyr Fessenko. Une partie de son entourage est pour le recours à la force, et l'autre partie, parmi laquelle d'influents hommes d'affaires, comme Rinat Akhmetov, veulent des pourparlers.»

Dans cet entre-deux, les pro-européens, qui ont reçu hier le soutien du sénateur américain John McCain, entendent montrer qu'ils ne vont pas se