«Je vous demande de ne plus protéger cette classe politique qui a amené l'Italie au désastre.» Alors que depuis plusieurs jours, de nombreuses villes de la péninsule sont ponctuellement paralysées par la révolte des Forconi («les fourches») qui regroupe, pêle-mêle, des camionneurs et des artisans en colère, des chômeurs, des groupuscules extrémistes et des supporteurs de foot, Beppe Grillo – l'ancien humoriste et leader du Mouvement Cinq Etoiles (M5S) – a invité les forces de l'ordre à une sorte de désertion.
Le 9 décembre à Turin et à Gênes, des policiers avaient spontanément et de manière spectaculaire retiré leurs équipements anti-émeute sous les applaudissements des manifestants : «Nous sommes des citoyens comme les autres», s'était justifié un représentant d'un syndicat policier de droite.
«L’Italie est l’esclave des banquiers juifs»
Le ministère de l'Intérieur ne cache pas sa préoccupation face aux dérives des Forconi, ce mouvement de protestation exacerbée, hétéroclite et incontrôlable qui s'en prend «à la caste» - qu'elle soit synonyme d'Union européenne, de classe politique, de syndicats, voire de libraires. «L'Italie est l'esclave des banquiers juifs», a même attaqué Andrea Zunino, l'un de ses porte-parole, qui se dit prêt à rencontrer Grillo. «Je n'appelle pas à l'insubordination», a finalement minimisé l'ex-humoriste, qui a toutefois clairement choisi de radicaliser son discours dans une Italie frappée par le chômage de masse et le discrédit de la classe p