«Il est temps de mener des changements de fond dans notre pays.» La socialiste Michelle Bachelet, réélue présidente du Chili avec 62,16% des suffrages, dimanche, a immédiatement annoncé la couleur. A la différence de son premier séjour au palais de la Moneda, l'Elysée local (2006-2010), la période de quatre ans qui s'ouvrira le 11 mars se déclinera en rose vif. «Même si cela ne sera pas facile», a précisé «la Presidenta» en renouvelant ses promesses de répondre favorablement aux étudiants qui manifestent depuis trois ans pour l'éducation gratuite. Elle a également assuré qu'elle s'attellerait à l'amélioration du système de santé, à une vaste réforme fiscale et au changement d'une Constitution rédigée par les juristes d'Augusto Pinochet (dictateur de 1973 à 1990).
Comme si la future présidente avait compris la leçon des électeurs à quelques mois de remplacer l’actuel président, Sebastián Piñera (droite). Car au-delà de son incontestable victoire sur la candidate conservatrice, Evelyn Matthei, qui a récolté 37,83% des voix, le score de Bachelet est entaché de la plus forte abstention (58,21%) enregistrée pour une élection présidentielle depuis le retour de la démocratie, il y a près d’un quart de siècle. Un million d’électeurs du premier tour ont même jugé inutile de se déplacer pour le second.
«Acquis». Les jeunes, surtout, ont boudé les urnes, car «ils se méfient d'un système politique en pleine crise de repr