Il rappelle ne plus occuper aucune fonction officielle, même s'il préside le Centre de recherche et d'études islamiques roi-Fayçal de Riyad, tout en affirmant avec humour «avoir beaucoup de contacts et refléter les préoccupations de beaucoup de gens». Membre de la famille royale, ancien ambassadeur à Londres puis Washington et longtemps tout puissant patron des services secrets, frère du ministre des Affaires étrangères, Turki al-Fayçal, 68 ans, il demeure une figure de premier plan de la politique étrangère saoudienne. Il a rencontré Libération et le Wall Street Journal en marge de la 6e World Policy Conference organisée par l'Institut français des relations internationales (Ifri) à Monaco à un moment où Riyad ne cache plus son irritation face à Washington, notamment à propos des négociations secrètes menées par l'administration américaine à Oman avec l'Iran avant Genève (lire ci-contre).
Etes-vous préoccupé par la crispation des relations avec les Etats-Unis ?
Fondées sur de mutuels bénéfices et intérêts, nos relations durent depuis maintenant plus de quatre-vingts ans et elles sont fortes malgré des hauts et des bas. En 1945, lors de la rencontre avec le roi Ibn Séoud, le président américain Franklin Roosevelt voulait obtenir son soutien pour l'émigration des juifs en Palestine et le souverain lui répondit : si les juifs ont été persécutés en Allemagne, pourquoi ne leur donnez-vous pas des terres en Allemagne ? Le président américain, comme son successeur Harry Truman, s'engagea à nous consulter ava