«C'était une tentative de coup d'Etat, mais nous avons repris le contrôle», a souligné hier Salva Kiir, le président du Soudan du Sud lors d'une conférence de presse improvisée. Pour la circonstance, il avait délaissé son chapeau de cow-boy pour revêtir casquette et tenue militaires. Il a dénoncé les violents échanges de tirs de dimanche soir à lundi matin à Juba, capitale d'un Etat né de la partition en 2011 du «pays des Noirs», le Soudan en arabe. D'après un bilan provisoire, les affrontements auraient fait 21 morts. Plus de 800 personnes, en majorité des femmes et des enfants, se sont réfugiées dans un complexe de l'ONU. Selon le Président, les combats auraient commencé avec l'attaque du QG de l'armée et se seraient poursuivis à proximité de deux casernes, dont l'une proche de l'aéroport, aussitôt fermé.
Clivages. Salva Kiir a accusé, hier, son principal rival, l'ancien vice-président Riek Machar limogé en juillet, d'être l'instigateur de ce coup de force. «Ce prophète de malheur persiste à poursuivre ses actions du passé», a martelé le chef de l'Etat, faisant allusion à la scission intervenue au sein du mouvement indépendantiste en 1991, à l'initiative de Machar. En réalité, leur opposition relève aussi de clivages ethniques qui existaient déjà au temps de la lutte pour l'indépendance. Le Président appartient en effet à l'ethnie majoritaire dinka, alors que Riek Machar fait partie de la communauté nuer, bien